La réalité derrière la permission d'être un leader
Considères-tu que ton leadership est un privilège que les autres t'accordent? Si c'est le cas, ça pourrait tout changer dans ta façon de diriger.

Ce n'est pas un secret que le monde du travail est en train de changer. De nouvelles organisations tentent maintenant de créer des environnements qui augmentent l’engagement et l’implication de leurs employés.
Il y a également un changement de génération, avec des milléniaux qui entrent massivement sur le marché du travail. Les anciennes méthodes de leadership que tu connais ne fonctionnent plus avec cette jeune génération d'employés.
Dans cet article, nous approfondirons un différent style de leadership que tu peux employer avec ton équipe dans ce monde des affaires en constante évolution.
Traditionnellement, les leaders disaient à leurs employés ce qu’ils voulaient et comment ils voulaient que ça soit fait, et ces derniers n’avaient qu’à faire ce qui leur était demandé. Cependant, si tu cherches l’engagement de tes employés, le pendule doit changer de côté; ceux-ci doivent pouvoir prendre certaines décisions par eux-mêmes.
Il y a différents styles de leadership que tu peux voir à l’œuvre dans le monde du travail, tel que le leadership par autorité ou mené par l’exemple. Personnellement, j’ai mené beaucoup par l’exemple dans ma vie. Au cours de ma carrière, je me suis joint à plusieurs équipes. Peu importe mon rôle, je travaillais au meilleur de mes capacités et pour une raison quelconque mon leadership résonnait avec les autres.
Le leadership par l’exemple est habituellement bien adapté dans des compagnies où les résultats et la performance comptent pour beaucoup. De plus en plus, tu as sûrement entendu parler de l’importance d’avoir un équilibre entre les responsabilités professionnelles et familiales. Les employés recherchent des environnements de travail où ils sont traités comme des humains plutôt que des morceaux remplaçables dans un gros casse-tête.
C’est dans ce contexte que ton leadership doit aussi évoluer. Je crois fermement que de considérer le leadership comme étant une permission qu’on nous donne est la clé dans ces nouveaux environnements de travail.
Pour illustrer un peu ce dont je parle, prenons en exemple le monde du sport. De 1940 à 1960, le monde du hockey était très différent. Les joueurs avaient des salaires assez bas et le style de leadership était plutôt axé sur l’autorité et la crainte d’être envoyé dans les ligues mineures. Le message avait le mérite d’être clair : fais ce que l’on te demande ou perds ta place.
Aujourd’hui, avec la sécurité assurée par les salaires élevés des joueurs et le fait que la plupart d’entre eux gagnent pas mal plus que leur entraîneur, quelle est leur motivation à suivre leur leader? Est-ce que le leadership par autorité et par la peur à autant de pouvoir maintenant qu’il y a 50 ans voire 20 ans?
Une expression populaire quand un entraîneur se fait congédier est qu’il a perdu son vestiaire. Quand j’entends ceci, mon réflexe est de penser que l’équipe lui a retiré la permission de les mener.
Dans le nouveau monde du travail, tu veux traiter tes employés comme des êtres humains. C'est très similaire au monde du hockey (sans avoir le même salaire, bien sûr!). Voir le leadership comme une permission aide à mieux comprendre ce phénomène.
Comment un entraîneur peut-il arriver à convaincre une équipe de millionnaires de lui donner la permission de les mener? Lorsqu’il y a un changement d’entraîneur, souvent par défaut les joueurs lui donnent la permission de les mener, du moins temporairement.
Toutefois, avant de parler de ceci, parlons un peu de la distinction entre un gestionnaire et un leader. Dans le cadre de mon travail, j’accompagne plusieurs personnes qui ont été mises dans un rôle de gestionnaire, mais qui n’ont aucun leadership.
Généralement, un gestionnaire s’occupe de son personnel, s’assure que les processus de l’entreprise sont suivis et rapporte l’avancement des projets. En gros, un gestionnaire assure le bon fonctionnement au quotidien.
Un leader amène son groupe vers l’inconnu. Les employés suivent et contribuent à ce qui se passe. Un leader réussit à mobiliser les gens vers un changement qui les insécurise. Un leader réussit à créer d’autres leaders autour de lui.
Pour considérer le leadership davantage comme une permission que les gens nous accordent, il faut discuter de certaines des raisons pour lesquelles ton équipe t'accorderait la permission de les diriger.
Une possibilité est ta vision porteuse qui les emballe. Une autre possibilité serait tes accomplissements, ce que tu représentes pour eux ou encore, simplement qui tu es et comment tu les traites au quotidien.
Revenons à notre métaphore du hockey. Imagine-toi à la place d'un nouvel entraîneur en chef. Est-ce que tu traites bien tes joueurs? Est-ce que tes stratégies contre l’adversaire sont efficaces? Qu’est-ce qui motive tes décisions, le bien de l’équipe ou ton intérêt personnel?
Il y a beaucoup d’autres facteurs. Cependant, mon but ici est de te montrer que la permission se cristallise par plusieurs choses qui se passent au quotidien.
Considérer le leadership comme une permission te lance un nouveau défi comme leader. Peux-tu incarner et vivre à partir de tes valeurs chaque jour? Ceci est difficile parce qu’il faut te dévoiler et amener ton leader authentique avec toi, car porter le masque de celui que tu veux être n’est pas suffisant.
Si tu es incapable d’être ce leader authentique et qu’il y a une inconstance entre tes paroles et tes actions, la beauté de la chose c’est que l’équipe peut retirer cette permission en tout temps.
Quel type de leader es-tu au quotidien? Que ferais-tu différemment si tu considérais ton leadership comme une permission et un privilège accordé par les personnes que tu mènes?