Quatre conseils pour donner du feedback aisément

On considère parfois ces conversations comme difficiles ou gênantes, mais il y a d'autres façons de faire pour qu'elles ne le soient pas nécessairement.

Steffan Surdek
8 juin 2020
Give feedback

Le feedback est l’une de ces réalités inconfortables des entreprises, et les gens peuvent y réagir de différentes façons.

En tant que coach, un de mes rôles les plus importants est de donner du feedback aux organisations. Au fil des ans, j’ai appris beaucoup de choses à ce sujet, et j’en suis venu à penser que c’est un art.

Le feedback, c’est quoi?

À l’origine, le feedback se résume à avoir une conversation avec quelqu’un pour partager de l’information. Peut-être que tu veux partager une observation ou quelque chose qu’une personne peut améliorer. Mais ces conversations peuvent souvent être difficiles pour les deux personnes, tout dépendant du contexte.

As-tu du mal à donner du feedback à un collègue, un ami ou même un membre de ta famille? Te sens-tu mal à l’aise de le faire? Ou est-ce que tu te demandes si tu as assez d’autorité pour le faire?

Voici quatre conseils qui peuvent t’aider à donner du meilleur feedback.

1. Demande d’abord la permission.

Pour les fois où tu te demandes « Je suis qui, moi, pour donner du feedback à cette personne? » ou « Est-ce que j’ai le droit de faire ça? », une des meilleures approches est de demander d’abord la permission à l’autre personne. Voici deux manières différentes de s’y prendre :

  • « Je voudrais partager quelques observations avec toi de la réunion de ce matin. Est-ce que ça te convient? C’est un bon moment? »
  • « J’ai besoin de te parler de quelque chose, mais je suis un peu mal à l’aise. Je ne sais pas comment tu vas réagir. On peut essayer de s’en parler et se donner de l’espace? »

La première approche permet à l’autre personne de consentir et te donne un temps désigné où tu auras leur attention. L’instant présent peut ne pas être un bon moment pour eux (ils pourraient avoir d’autres soucis ou préoccupations), donc vaut mieux leur donner l’occasion de choisir un autre moment.

La seconde approche exprime ta vulnérabilité et ton inconfort. À ce stade, ils savent que c’est n’est pas une partie de plaisir pour toi, et ils peuvent se montrer plus ouverts dans leur écoute. Fait amusant, tu trouveras souvent que la conversation est beaucoup plus facile que tu ne le pensais au départ!

2. Sois clair au sujet de tes intentions.

Prendre un moment avant de rencontrer quelqu’un pour clarifier la conversation t’aidera à te détendre. Quelle conversation essaies-tu d’avoir avec cette personne? Qu’est-ce que tu trouves important de dire, et pourquoi c’est important pour toi? Que cherches-tu à retirer de cette conversation?

Une fois que tu connais ton intention, tu peux l’utiliser et la partager de façons différentes. Par exemple, tu pourrais vouloir la partager franchement avec l’autre personne au début de la discussion.

Tu peux même utiliser ton intention pour juger où la conversation se dirige. Tes mots et tes comportements sont-ils alignés avec ton intention? Si la conversation déraille – si tu te contraries, par exemple – tu peux utiliser ton intention pour réajuster : « Attends une minute, c’est plutôt ceci que je cherche à faire, et je remarque que mes mots ne correspondent pas avec ça. »

Tu peux aussi revenir à ton intention si l’autre personne se fâche ou change le sujet. « Attends une minute. C’est plutôt cette conversation que je voulais avoir avec toi. On est pas mal loin du sujet en ce moment. Je ne voulais pas te contrarier. Peut-on revenir à la conversation? »

3. Recherche les bonnes intentions.

Certaines personnes l’appellent la technique du sandwich : une bonne chose, une mauvaise chose, puis une autre bonne chose. En tant que coach, je préfère chercher tes bonnes intentions et te les rappeler quand je peux.

Par exemple, imagine que tu as un collègue qui n’est jamais capable de dire non à qui que ce soit, qui est submergé par le travail et devient frustré. Comment tu peux lui en parler? Pendant ta conversation avec cette personne, tu pourrais simplement dire, « Arrête de dire oui à tout le monde! Tu vas te rendre fou et tu nous rends fous aussi! »

Mais imagine ce qui pourrait arriver si tu donnais ton feedback d’une façon qui souligne son intention d’être serviable, comme : «Je peux voir que tu veux aider les gens, mais est-ce que ça finit par être trop pour toi parfois?»

Remarquer les bonnes intentions et les efforts que font les gens est une bonne façon d’offrir du soutien. Ça ouvre la discussion et tu peux leur montrer plus d’empathie plutôt que de juger leurs comportements comme bons ou mauvais.

4. Sois attentif aux réactions.

Aussi difficile que ça puisse être pour quelqu’un de donner du feedback, il peut être tout aussi difficile d’en recevoir. Les gens peuvent percevoir que ce que tu dis est une accusation, ou comme s’ils avaient fait quelque chose de mal.

Porte une attention particulière à comment les gens reçoivent ton feedback. Le prennent-ils de manière constructive? Ou essaient-ils simplement de se justifier et de trouver des excuses? Quand tu prends du recul et que tu remarques ce que tu es en train de leur dire, ont-ils raison d’agir de la sorte?

Tu peux constater que certaines personnes réagissent à ce qu’ils pensentque tu es en train de dire plutôt que ce que tu dis réellement. Sois curieux et invite-les à réfléchir à ce qu’ils ont entendu. Comment leurs paroles sont-elles alignées avec tes mots et tes intentions? Comment peux-tu t’ajuster?

Parfois, tu pourras remarquer que même le feedback positif peut rendre les gens mal à l’aise. Ils peuvent commencer à rationaliser ce que tu leur dis et même y trouver des explications. Quand tu remarques ce genre de réaction, invite-les plutôt à répondre avec un « merci » à la place!

Que trouves-tu le plus difficile quand tu dois donner du feedback? Comment trouves-tu le courage de t’exprimer et d’aborder la conversation que tu as besoin d’avoir?