Les grands leaders ne chantent pas Kumbaya

J'ai remarqué il y a quelque temps que dans certains lieux de travail, il y a cette perception que le leadership consiste à jouer gentiment avec les autres et à ne pas trop brasser la cage.

En d'autres termes, dans ces environnements de travail, il semble préférable de s'asseoir près du feu, de faire rôtir les guimauves, d'être heureux et de chanter Kumbaya au même diapason que tout le monde.

Dans cet article, je vais parler de comment il peut être néfaste d'essayer de se conformer aux autres membres de ton groupe et pourquoi c'est quelque chose à surveiller dans ton leadership.

Où chantes-tu Kumbaya dans ta vie?

Chanter Kumbaya peut signifier de se taire ou de se retenir de partager un point de vue opposé parce que tu as peur du contrecoup potentiel. Tu crains peut-être d'être perçu comme un fauteur de troubles ou d'être exclu par le reste de ton équipe.

Comment peux-tu découvrir où cela se produit dans ta vie? Regarde autour de toi. Dans ton environnement quotidien, y a-t-il un endroit où tu vas parce que tu t'y sens obligé? Y a-t-il un endroit où tu vas parce que tu crois que c'est ton devoir d'y être, mais ton cœur n'y est pas parce que ça ne te nourrit pas et que tu ne vois pas le but d'être là?

Pour toi, il peut s'agir d'une réunion d'équipe hebdomadaire ou d'une réunion de direction. Il pourrait même s'agir de cette fête de famille annuelle à laquelle tu assistes simplement parce que tu y es obligé, ou parce que cela créera de la pagaille si tu n'y vas pas. Tu préférerais y aller par formalité plutôt que de faire face aux conséquences de dire ce que tu ressens réellement.

Alors tu vas à cet endroit, tu tires une chaise près du feu et tu chantes Kumbaya. Tu fais griller les guimauves même si tu sais que ton cœur et ton esprit sont ailleurs. Tu vois et entends des choses qui n'ont aucun sens ou qui te rendent fou, mais tu restes assis là en chantant Kumbaya, parce que les alternatives ne sont pas quelque chose que tu veux considérer.

Quelles sont les alternatives?

La première solution est que tu pourrais simplement arrêter de te présenter à ces endroits. Cela peut créer une onde de choc initialement, mais les gens s'en remettront, n'est-ce pas? La vérité est que certaines personnes peuvent même ne pas remarquer qu'il y a une voix de moins autour du feu. Une autre possibilité est que certaines personnes essaient de te culpabiliser parce que tu as fait un choix qui ne leur semble même pas possible.

L'autre alternative dépend de combien tu accordes d'importance à cet endroit. Cela demande également beaucoup plus de courage, car cela t'obligera à te montrer et à exprimer ce en quoi tu crois vraiment. Cette alternative consiste à chanter une chanson différente et à faire savoir aux gens ce que tu ressens réellement.

Tu constateras peut-être qu'après t'être exprimé, les gens reprennent leur chanson là où ils l'ont laissée. Tu pourrais également constater que ce que tu as dit ne résonne pas du tout chez les autres. Cependant, quelque chose d'autre pourrait arriver : d'autres voix pourraient se faire entendre pour soutenir la tienne! Tu ne le sauras jamais si tu n'oses pas faire ce premier pas.

Que se passe-t-il quand tu chantes une autre chanson?

Être un leader signifie qu'il y aura des moments où tu chanteras une chanson différente. Tu pourrais même être la seule personne à la chanter pendant un certain temps. Être un leader signifie qu'il y a des moments où tu dois créer un bouleversement pour le bien commun et au service des autres.

Être un leader signifie également qu'il faut parfois avoir le courage de perturber la conformité qui peut se produire dans les organisations. Avant de perturber quoi que ce soit, clarifie tes intentions. Tu crées ce bouleversement au service de qui ou au service de quoi?

Il y a quelques années, je faisais partie d'un groupe de coaching qui avait des appels hebdomadaires. C'était un endroit idéal pour passer du temps avec de nombreuses personnes intelligentes, mais j'avais souvent cette impression de Kumbaya pendant l'appel.

En tant que triade de coaching, mes amis Carrie, David et moi avons décidé de perturber notre appel hebdomadaire. Nous avons exprimé notre besoin de changement et invité d'autres personnes sur la voie du changement pour atteindre un autre niveau en tant que communauté. La perturbation a fait du bruit, mais elle a également créé un vent de changement dans la communauté.

La clé est d'amener ton bouleversement avec un certain niveau de pleine conscience et de respect. Crée un espace pour que d'autres personnes puissent venir chanter la nouvelle chanson. Mieux encore, crée suffisamment d'espace pour que les autres puissent écrire une nouvelle chanson avec toi.

Ça demande du courage de créer un bouleversement pour provoquer un changement, mais choisir consciemment d'arrêter de chanter ou de ne pas se présenter autour du feu de camp demande également du courage. Lorsqu'un nombre suffisant de personnes décident délibérément d'arrêter de chanter une chanson, cela peut signifier qu'elle ne vaut plus la peine d'être chantée. Lorsque certaines choses s'estompent et disparaissent, cela laisse de l'espace pour des choses nouvelles et passionnantes.

Conclusion

Le danger quand tu chantes Kumbaya, c'est que tu risques que ton équipe ou ton organisation rentre dans une culture du conformisme. En tant que leader, apprends à reconnaître les endroits où tu permets que cela se produise.

Identifie ce que cela déclenche en toi. Pour quels endroits est-ce que ça vaut la peine de se battre pour le changement? Mets ton énergie dans l'alternative, qui est de chanter une chanson différente.

Un bon leadership ne consiste pas à suivre la foule et à garder le rythme avec tout le monde. Il s'agit de provoquer le changement quand il s'avère le plus nécessaire.