Ne craignez pas l’échec et apprenez par la pratique !

La meilleure façon d'apprendre est dans l'action. Comment encouragez-vous votre équipe à apprendre par la pratique ? À quel point vos expériences sont-elles efficaces ?

Steffan Surdek
20 septembre 2017
À la ligne de départ d'une piste d'athlétisme

Un des sujets dont je discute souvent ces jours-ci, c’est l’apprentissage par la pratique. Les cultures qui valorisent l’amélioration continue encouragent l’expérimentation. Elles encouragent aussi les gens à échouer rapidement pour être en mesure d’apprendre rapidement. Mais cette idée est apeurante pour ceux qui travaillent dans des cultures qui croient que l’échec n’est pas une option.

Reconnaître la peur de l’échec

Il est évident que plus vous essayez quelque chose rapidement, plus vous apprenez rapidement de celle-ci. Les expériences sont une façon de vous donner la permission d’essayer de nouvelles choses. Le défi réside dans le fait que cette façon d’apprendre est contre-intuitive pour plusieurs.

Avez-vous déjà remarqué que certaines personnes préfèrent discuter encore et encore d’un problème plutôt que d’essayer quelque chose ? C’est ce qu’on appelle « faire du surplace », et c’est le cas de nombreuses équipes.

Laissez-moi deviner, vous êtes un gestionnaire et vous refusez fréquemment de laisser votre équipe échouer. « Cela va coûter trop cher ! » Il y a deux croyances inhérentes à cette affirmation :

  • Vous pensez que votre équipe n’apprendra jamais rien de ses échecs.
  • Vous pensez que les expériences sont aléatoires et contre-productives.

Toutefois, avez-vous déjà pris le temps de vous demander : « Qu’est-ce que l’échec ? » Le mot lui-même génère beaucoup d’inconfort et de peur, alors que ce ne devrait pas être le cas.

Pensez aux jeux vidéo que vous téléchargez sur votre appareil mobile. Comment fonctionnent la plupart d’entre eux? Une version initiale du jeu est lancée et les gens y jouent. Une semaine ou deux plus tard, une autre version est distribuée avec plus de fonctionnalités et de mises à jour.

Est-ce que la première version était un échec ? Parfois peut-être, mais dans la plupart des cas, elle ne l’était pas ! L’éditeur a pu commencer à comprendre comment les gens jouaient au jeu. Qu’est-ce que les utilisateurs aiment et qu’est-ce qu’ils n’aiment pas ? Que manque-t-il ? Des ajustements ou des ajouts aux fonctionnalités existantes ont ensuite été effectués pour la prochaine version.

Alors demandez-vous ce sur quoi vous pourriez vous concentrer pour ce premier lancement. Serait-il plus important de faire de cette version initiale un immense succès ou d’être en mesure d’apprendre de celle-ci? Il y a une grande différence entre les deux.

Structurer des expériences qui fonctionnent

Cela prend de la pratique pour mettre en place ce nouvel état d’esprit et se concentrer sur l’apprentissage plutôt que sur l’échec. Une façon facile d’y parvenir, c’est de documenter vos expériences afin de mieux les surveiller.

Le plus important défi de l’expérimentation est que beaucoup d’expériences n’ont pas de structure; ce qui signifie que les gens ont moins de chance d’effectuer un suivi et d’apprendre de ces expériences. Vous devez fournir à votre équipe un peu de structure pour permettre qu’elle expérimente afin de livrer plus de valeur.

Voici trois questions qui vous permettront de mieux préparer vos expériences :

  • En quoi consiste l’expérience ? Gardez les choses courtes et simples. En décrivant l’expérience, faites-le en pas plus de deux ou trois courtes phrases.
  • Qu’essayez-vous d’apprendre ? Répondez à cette question en moins de trois à cinq points. Chacun de ces points devrait être une question simple à laquelle vous tentez de répondre dans le cadre de l’expérience. Formulez chacune d’entre elles comme une question ouverte plutôt qu’une question répondue par oui ou non.
  • Combien de temps l’expérience durera-t-elle ? Gardez la durée de l’expérience aussi courte que possible. Les expériences devraient prendre des heures, tout au plus des jours, pour que vous puissiez rapidement examiner ce que vous apprenez et vous adapter.

Faire le suivi de vos expériences

Le secret d’une expérimentation efficace, c’est de tirer régulièrement les leçons potentielles. Cela vous permettra de vous adapter et de faire de nouvelles expériences basées sur ces faits.

Voici des questions essentielles à vous poser à la fin d’une expérience ou durant celle-ci (si elle plus longue) :

  • Que s’est-il passé ? Assurez-vous que les données sont factuelles. Faites une liste à puces et composez des phrases courtes.
  • Qu’avez-vous appris ? Examinez chacune des questions initiales qui couvraient ce que vous vouliez apprendre. Ensuite, définissez ce que vous avez véritablement appris en utilisant des puces. De nouveau, n’oubliez pas de demeurer factuel.
  • Quelle est la prochaine expérience ? Révisez toute l’information et voyez comment vous adapter. Créez une autre expérience, si nécessaire, et faites-en le suivi de la même façon.

N’oubliez pas que vous ne voulez pas attendre la fin d’une longue expérience pour examiner vos apprentissages. Vous devriez les examiner régulièrement, en cours d’expérimentation. Cela vous permettra de faire des ajustements continus pour tirer le maximum de votre expérience.

La meilleure façon d’apprendre est d’être en action. Plutôt que de discuter et de chercher la perfection, encouragez votre équipe à faire ce premier pas. Pour l’aider à adopter un état d’esprit d’expérimentation et d’apprentissage par la pratique, vous devez le faire vous-même !

N’oubliez pas que le changement est sans fin. Un état d’esprit d’apprentissage continu permettra à votre équipe de faire preuve de plus de résilience. Le changement ne devrait jamais être un projet en parallèle; les équipes devraient travailler à l’intégrer à leur routine quotidienne.

Comment encouragez-vous votre équipe à apprendre par la pratique ? À quel point les expériences sont-elles efficaces dans votre organisation ?

Cet article est traduit d'un article publié sur forbes.com au travers du Forbes Coaches Council en août 2017.