J’investis beaucoup de temps pour m’assurer d’avoir les bonnes et parfois difficiles conversations avec les membres de mon équipe-conseil. C’est important pour moi parce que chaque jour, je vois les défis auxquels mes clients font face quand ils ne sont pas en mesure d’avoir les conversations qui doivent avoir lieu dans leurs organisations. Par exemple, des cadres et gestionnaires expriment du ressentiment face à certains comportements de leurs employés plutôt que d’en parler avec eux ou des équipes expriment des certitudes limitatives sans jamais demander si ce qu’elles croient est vrai ou non.
Ce sont des exemples de dette conversationnelle qui arrivent tous les jours dans les organisations, mais quel est l’impact de cette dette et pourquoi devriez-vous travailler à la minimiser autant que possible?
Pensez à certaines des conversations qui ont lieu en ce moment dans vos vies professionnelle et personnelle. Que se disent les gens? Plus important, que ne se disent-ils pas?
La dette conversationnelle, c’est ces discussions qui ne se déroulent pas dans votre organisation, votre famille et ailleurs dans votre vie et qui devraient vraiment avoir lieu.
Il y a de nombreuses raisons qui peuvent expliquer pourquoi ces conversations n’ont pas lieu. Nous pouvons avoir peur des conséquences potentielles et manquer de courage pour les avoir. Nous pouvons manquer d’intelligence émotionnelle ou d’empathie. Nous pouvons même ne pas réaliser quelle est la vraie conversation qui devrait avoir lieu.
La dette conversationnelle peut avoir différents effets sur les organisations. Par exemple, des leaders qui sont incapables d’exprimer leurs frustrations ou leurs besoins et qui s’emportent à des moments étranges. Je vois aussi souvent des conversations manquées à propos de comportements contre-productifs d’employés importants qui influencent les autres à agir de façon similaire parce qu’il y a une absence de conséquences.
Un autre résultat fréquent est le faible niveau de maturité d’une équipe (ou même une organisation entière) parce que les gens n’abordent pas de bons sujets. Ils protègent leur territoire et leur emploi plutôt que de se concentrer sur une vision plus englobante.
Tandis qu’il est facile de se concentrer sur les organisations, la vérité est que la dette conversationnelle peut aussi être présente à la maison avec votre conjoint et vos enfants.
Quelles conversations n’avez-vous pas présentement avec votre conjoint? Quel est l’impact de ne pas avoir ces conversations sur votre relation? Qu’est-ce qui vous empêche de les avoir?
Quelles conversations n’avez-vous pas présentement avec vos enfants? Qu’est-ce que vous ne leur enseignez pas et qu’est-ce qui leur manque parce que vous n’avez pas ces conversations? J’ai souvent des conversations avec mes enfants afin de les aider à mieux s’exprimer parce que c’est une habileté essentielle que l’on n’apprend pas toujours à l’école.
Avoir une dette conversationnelle se compare beaucoup à ne faire que le paiement mensuel minimal de votre carte de crédit; le montant résiduel ne fera que grandir et éventuellement devenir accablant.
Voici certaines façons de réduire votre dette conversationnelle dans vos vies professionnelle et personnelle :
N’oubliez pas, une conversation difficile pourrait aussi n’être qu’une autre conversation. Plusieurs de mes clients ont peur des situations conflictuelles et évitent les conversations par peur de créer des conflits. Ma conviction est que les conversations sont aussi difficiles que nous décidons de les rendre.
La dette conversationnelle peut parfois être comme un fléau invisible dans nos vies. Les gens savent souvent qu’une chose ne va pas, mais ne savent pas toujours comment l’exprimer ou la nommer.
Quoique ce puisse être difficile d’avoir certaines de ces conversations, il y a un coût à ne pas les avoir qui sera éventuellement difficile à ignorer. Quand le coût deviendra trop élevé, il pourrait être trop tard pour les avoir.
Personnellement, une chose que j’aime faire avec ma propre équipe est de pratiquer les conversations difficiles quand les choses vont bien. J’espère que cela nous permet de nous exercer à le faire, ce qui nous aidera à parler lorsque les choses vont moins bien.
Une chose essentielle à ne pas oublier est que la seule chose que vous pouvez contrôler dans une conversation est votre 50%. Alors plutôt qu’avoir peur de comment l’autre personne va réagir, commencez en vous concentrant sur comment vous gérez votre moitié de la discussion. Votre façon de vous comporter influence comment l’autre personne répond.
Quelle est la taille de la dette conversationnelle dans votre vie? Comment avez-vous l’intention de la réduire dans les semaines à venir?
Cet article est traduit d'un article publié sur forbes.com au travers du Forbes Coaches Council en janvier 2017.