L'art de choisir la bonne conversation

Dans mes séances individuelles, je coache souvent mes clients à propos des conversations qu'ils doivent avoir. Celles-ci peuvent être des conversations avec des employés ou des collègues, mais elles contiennent un thème commun. Nos discussions finissent par se résumer à une question essentielle : quelle conversation veulent-ils avoir?

Cet article explore la notion de choisir la conversation que tu veux avoir. Quand est-ce que cela s'applique, et comment appliquer cette notion?

Pourquoi choisir une conversation?

Il existe plusieurs façons différentes d'approcher n'importe quelle conversation. Faire un choix te permet de clarifier comment tu veux l'approcher et de quoi tu veux parler. Cela te permet aussi de clarifier le résultat auquel tu t'attends. Cette clarté guidera ta posture et la façon dont tu te présenteras à la conversation.

Voici des exemples de conversations pour un employé qui agit de manière improductive lors d'une réunion :

• Tu es curieux de savoir ce qui s'est passé, car c'est la première fois que tu remarques ce comportement.
• Tu veux en discuter, car il y a une récurrence à chaque réunion d'équipe. Tu veux créer une prise de conscience et établir un plan d'action.
• Tu veux faire un suivi, car vous en avez discuté auparavant et que tu ne remarques aucun changement.
• Tu veux que ce comportement cesse, car c'est inacceptable et ne reflète pas les valeurs de l'équipe.

Je les ai placés en escalade ici, mais ce n'est pas toujours nécessaire de le faire. Ce sont des possibilités de conversations, mais chacune peut avoir une attente différente quant au résultat. L'idée est de choisir la conversation qui correspond à ton intention.

Des conversations différentes créent des résultats différents

La conversation que tu choisis aura un impact direct sur comment tu agis pendant l'échange. Examinons de plus près quelques-uns des exemples de la section précédente.

Exemple 1 : Tu es curieux de savoir ce qui s'est passé, car c'est la première fois que tu remarques ce comportement.

Dans cette conversation, tu seras probablement un peu plus curieux. Tu mettras la table pour la discussion d'une autre façon aussi.

« Jean, j'ai remarqué que tu n'étais pas tout à fait toi-même aujourd'hui dans la réunion d'équipe. Est-ce qu'il se passe quelque chose avec toi en ce moment? Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui? »

C'est difficile de transmettre le ton, mais tu peux voir que c'est une question de curiosité. À ce stade, il n'y a pas de besoin de changement ou d'action. Tu pourras y arriver éventuellement, mais ce n'est pas l'intention de la discussion.

Ceci va créer une conversation très ouverte. Ça peut sembler un peu étrange ou tendu au début si l'autre personne n'est pas tout à fait prête à s'ouvrir.

Exemple 2 : Tu veux faire un suivi, car vous en avez discuté auparavant et que tu ne remarques aucun changement.

Dans cette conversation, tu seras probablement plus ferme. Le ton, le niveau de compréhension et de patience que tu amènes peuvent être différents aussi.

Cette conversation va créer un peu plus de tension. Tu voudras sortir avec un plan d'action et des conséquences clairement mises sur la table. Si on compare les deux conversations par contre, chacune créera des comportements et des résultats différents.

Comment choisir une conversation?

Maintenant que tu sais que tu peux choisir, comment peux-tu identifier laquelle tu veux avoir? En partie, ça commence par ce que tu cherches à accomplir. Quand tu as une idée plus claire du résultat que tu veux, tu peux filtrer les possibilités ou en créer de nouvelles.

L'autre façon de trouver la bonne conversation est d'identifier tes besoins non-comblés. Pourquoi ressens-tu le besoin d'avoir cette discussion? En clarifiant cela, tu pourras être guidé à trouver la bonne conversation.

Clarifier la demande que tu veux faire à l'autre personne peut aussi t'aider. Le summum est d'obtenir de la clarté sur les besoins non-comblés ET d'avoir une demande claire pour l'autre personne.

Il y a des moments où tu pourras avoir de la clarté sur le besoin non-comblé et où tu voudras explorer les possibilités avec l'autre personne. C'est correct, mais sois clair avec la personne à qui tu parles à propos de tes préférences. Si tu ne le fais pas, ça peut mener à une conclusion que tu accepteras à contrecoeur si elle ne remplit pas ton besoin initial.

La meilleure mesure est le niveau de satisfaction que tu t'attends à retirer de la conversation que tu choisis. Si tu t'attends à en sortir avec un poids ou avec du ressentiment, ce n'est probablement pas la bonne.

Conclusion

La notion de choisir une conversation est une chose puissante. Lorsque tu choisis la bonne, ça peut créer un changement percutant que tu n'aurais peut-être pas cru possible.

Cela t'oblige à voir les conversations de façon plus abstraite que ce à quoi nous sommes habitués. C'est également une compétence que tu peux développer en la pratiquant. Pour ce faire, prends un moment quelques fois par jour pour repasser les conversations que tu as eues. Sur un bout de papier, note les conversations que tu aurais pu avoir à la place.

Ensuite, tu peux visualiser ces conversations alternatives et pratiquer dans ta tête de quoi elles pourraient avoir l'air. Comment pourrais-tu les aborder? Comment agirais-tu dans la conversation? Quels seraient les éléments-clés que tu pourrais soulever dans la discussion?

Explore ces possibilités et commence à pratiquer ces nouvelles conversations dans ta vie!